1 L’emploi d’une personne ayant un lien de dépendance avec l’employeur peut être réputé être un emploi assurable et être assujetti aux cotisations d’AE si l’emploi satisfait au critère de l’alinéa 5(3)b) de la Loi sur l’assurance-emploi.
Les montants de SSUC susmentionnés sont réduits dans la mesure où l’employeur applique la subvention salariale de 10 % à l’égard d’un employé. La SSUC est aussi réduite à l’égard d’un employé dans la mesure où celui-ci reçoit des prestations d’assurance-emploi («AE») pour la semaine dans le cadre du programme Travail partagé.
L’employé doit faire partie de l’effectif et être rémunéré au cours de la période du 15 mars au 6 juin 2020 pour que l’employeur puisse bénéficier de la SSUC.
Le montant total qui peut être versé à une entité admissible donnée n’est assujetti à aucun plafond.
Remboursement de certaines cotisations salariales
Le programme de la SSUC prévoit le remboursement de la totalité de certaines cotisations d’employeurs à l’AE, au Régime de pensions du Canada («RPC»), au Régime de rentes du Québec («RRQ») et au Régime québécois d’assurance parentale («RQAP»). Ce remboursement couvre les cotisations versées par les employeurs pour chaque semaine pendant laquelle les employés visés sont en congé payé (et pour laquelle l’employeur a le droit de demander la SSUC).
Un employé est considéré être en congé payé si l’employeur lui verse une rémunération pour une semaine complète alors qu’il n’accomplit aucun travail au cours de cette semaine. Ce remboursement n’est pas offert aux employés qui sont en congé payé pour seulement une partie de la semaine.
Les employeurs sont toujours tenus de percevoir et de verser, comme d’habitude, les cotisations d’employeurs et d’employés à chacun des programmes susmentionnés, mais ils pourront ensuite demander un remboursement. Ce remboursement n’est pas assujetti à la prestation hebdomadaire maximale de 847 $ que peuvent demander les employeurs au titre de la SSCU, et il n’y a pas de limite générale quant au montant de remboursement qu’un employeur admissible peut demander.
Plafond
Si un employé admissible est à l’emploi de plusieurs entités admissibles ayant entre elles un lien de dépendance pour une semaine donnée, le montant maximal de la SSUC versé à l’égard de l’employé pour cette semaine est le montant qui serait autrement déterminé si l’employé était payé par une seule entité admissible.
Pénalités
Manipulation du revenu
Des pénalités sont prévues pour les employeurs qui essaient de manipuler leur revenu afin d’être admissibles à la SSUC. Lorsqu’une entité ou une personne ayant un lien de dépendance avec elle prend des mesures (ou omet de prendre des mesures) ayant pour effet de réduire le revenu admissible de l’entité déterminée pour la période de référence actuelle et qu’il est raisonnable de conclure que l’un des objets principaux de ces mesures ou de cette omission était de faire en sorte que l’entité déterminée devienne admissible à la SSUC, cette dernière est passible d’une pénalité de 25 % du montant demandé. Cette règle exclut cependant les mesures déjà autorisées aux termes de la loi, comme le choix d’utiliser une des méthodes susmentionnées pour déterminer le revenu admissible.
Pénalité pour faute lourde
Une entité admissible qui demande la SSUC et qui, sciemment ou dans des circonstances équivalant à faute lourde, fait un faux énoncé ou une omission dans une déclaration, un formulaire, un certificat, une attestation, un état, une demande ou une réponse rempli, produit ou présenté, selon le cas, pour une année d’imposition, ou participe à cet énoncé ou à cette omission, y consent ou y acquiesce, est passible d’une pénalité équivalant à 50 % de la SSUC versée en trop.
La pénalité pour faute lourde vient s’ajouter à la pénalité de 25 %.
Dispositions en matière d’infractions
Commet une infraction toute personne qui obtient ou demande un remboursement ou crédit auquel elle ou une autre personne n’a pas droit, ou un remboursement ou crédit d’un montant supérieur à celui auquel elle ou une autre persone a droit, du fait qu’elle a fait des déclarations fausses ou trompeuses, ou a participé, consenti ou acquiescé à leur énonciation. Selon les circonstances, les procureurs peuvent choisir de poursuivre par voie de procédure sommaire ou de mise en accusation. Les pénalités sont les suivantes :
Déclaration de culpabilité par procédure sommaire : amende de 50 % à 200 % du montant de la SSUC, ou amende jumelée à un emprisonnement maximal de deux ans
Mise en accusation : amende de 100 % à 200 % du montant de la SSUC jumelée à un emprisonnement maximal de cinq ans
Divulgation des demandes de SSUC
Le gouvernement a indiqué qu’il s’attend à ce que les employeurs qui bénéficient de la SSUC fassent tous les efforts possibles pour ramener les salaires des employés aux niveaux d’avant la crise. Bien que la loi n’en fasse pas expressément mention, une disposition permet au ministre de divulguer le nom des employeurs qui demandent la SSUC. Il est possible que cette disposition élargissant le pouvoir de communication du ministre ait pour but de brandir la menace de l’opinion publique pour inciter les employeurs qui sont en mesure de le faire de verser à leurs employés le salaire qu’ils touchaient avant la crise.
Observations
Vu l’ampleur de cette dépense gouvernementale, on s’attend à ce que des vérifications soient effectuées.
Les employeurs admissibles doivent démontrer qu’ils ont effectivement payé leurs employés.
Il faut tenir compte de l’interaction avec la PCU, la subvention de 10 % et le programme Travail partagé de l’AE. La réintégration des employés devrait idéalement se faire dans les 14 premiers jours de la période d’admissibilité.
Dans des situations où la réduction des revenus requise n’est pas manifeste, il faut veiller à bien établir qu’une telle réduction a eu lieu avant de demander la SSUC.
Les entités déterminées pourraient souhaiter effectuer une analyse afin de déterminer si elles devraient i) choisir d’utiliser la méthode de la comptabilité de caisse; et ii) déterminer leur revenu séparément ou sur une base consolidée.
Les employeurs devraient faire de leur mieux pour verser les 25 % restants. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une exigence expresse de la loi, les employeurs qui on recours à la SSUC doivent partir du principe que leur identité sera révélée au public et que leur réputation pourrait être entachée s’ils ne paient pas les 25 % restants alors qu’ils sont en mesure de le faire.
Les employeurs admissibles doivent tenir des registres démontrant la réduction des revenus requise pour chaque période.